Les sens et nos représentations
Nous percevons la réalité extérieure au travers de nos cinq sens (vue, ouïe, toucher, odorat, goût) et nous nous la représentons mentalement et subjectivement à travers ces mêmes sens. Nous tendons tous à privilégier une représentation sensorielle parmi les cinq dont nous disposons (visuelle, auditif, kinesthésique, olfactive gustative). Sachant que nous utilisons le plus souvent notre représentation sensorielle principale – celle que l’on a le mieux développée et affinée – nous sélectionnons une partie de la réalité. Ainsi, notre représentation du monde n’est pas la réalité.
Prenons pour exemple une séance d’escalade. Il arrive qu’un jeune soit sujet au vertige et soit terrorisé à l’idée de pratiquer l’escalade. Dans ce cas, l’animateur ou l’enseignant d’EPS, après avoir proposé diverses situations pédagogiques de mise en confiance dans le matériel et dans l’assureur, proposera au jeune d’escalader le mur les yeux bandés. Cet exercice demande au jeune d’utiliser un autre sens que la vue pour se représenter l’événement autrement. Il sera plus à l’écoute des registres sensoriels kinesthésique et auditif. Sa perception de la réalité et, par là même, la représentation qu’il s’en faisait au départ, s’en trouvent modifiée. Le vertige aura disparu. Dans bons nombres de cas, le jeune réussira à monter jusqu’en haut. L’étape suivante consistera à inviter le jeune à remonter la même voie les yeux non-bandés, l’objectif étant d’amener le jeune à privilégier des prises d’informations kinesthésiques.
Cet exemple nous montre que travailler sur les autres sens nous amène à élargir notre perception et notre représentation du monde.
S’entraîner à voir la vie sous un autre angle
Je vous propose un petit exercice à expérimenter assidûment. L’objectif est d’éviter de s’asseoir toujours à la même place. Régulièrement – que ce soit chez vous, lors d’un séminaire, lors d’un repas de famille ou des réunions de travail – pensez à venir vous asseoir à une autre place que précédemment. S’appliquer quotidiennement à percevoir la réalité d’un autre point de vue accroît notre représentation du monde.
Cultiver un état de bien-être
De plus en plus de recherches démontrent qu’atteindre quotidiennement des sentiments de bien-être et de paix intérieure sont déterminants dans la prévention de la santé physique et mentale. En règle générale, nous souhaitons tous être bien dans nos baskets, nous sentir bien dans notre corps et dans notre tête. Pourtant nous ne mettons pas forcément tout en œuvre pour y accéder. Pourquoi ? Nous avons tous de bonnes raisons. Je peux considérer que je n’ai pas le temps et qu’il y a des priorités dans la vie (mes enfants, mon travail, un parent malade…). Je peux ne pas avoir le courage d’agir. L’état de bien être est parfois la conséquence d’une action qui peut demander de l’effort et de la rigueur. Ainsi, si j’aime nager, que cela me détend, il se peut qu’un jour d’hiver je n’ai pas le courage d’y aller, puis que pendant toute la période de l’hiver je n’y aille plus, alors qu’au fond de moi je sais que ça me fait extrêmement du bien.
La démarche vers un bien-être se cultive, s’organise et s’entretient.
Voici quelques petites astuces qui peuvent vous aider à garder le cap sur la mise en œuvre de votre bien être :
- Identifiez et notez les actions de bien-être que vous souhaitez mettre en place. Le fait de noter ses intentions, c’est déjà commencer à passer de l’idée mentale au concret.
- Planifier à quel moment de la journée de la semaine vous pensez pouvoir vous accordez ce temps.
- Adoptez la règle des 21 jours qui vous aidera à mettre en place une habitude.
- Chaque fois que vous avez œuvré pour votre bien-être, constatez les bienfaits, quelles sensations sont présentes dans votre corps ? Quelle(s)émotion(s)? Inscrivez-les dans votre mémoire ou notez-les. Félicitez-vous de vous être accordés ce temps et promettez-vous de vous en rappeler pour la fois où vous vous trouveriez des « excuses » pour déroger à la règle que vous vous êtes fixée.
- Les maîtres mots : Encouragez-vous et félicitez-vous quotidiennement telle une bonne mère avec son enfant !
Le clown et les sens
Le travail du clown, au travers de mises en situations variées et ludiques, permet de passer d’un système de représentation sensorielle à un autre voire de les assembler. C’est un outil qui invite à retrouver les sens que l’on ne cultive pas suffisamment au détriment de notre système de représentation dominant et préféré. Il nous donne l’occasion d’élargir nos perceptions et, par la même, notre vision du monde. Varier l’utilisation de nos sens permet ainsi d’élargir notre Re-Présentation de la Réalité. L’art clownesque procure des sensations de bien-être intérieur qui se diffusent bien au-delà du temps de la pratique.
Si vous veniez expérimenter cet outil magnifique les 31 mars, 1er avril et 2 avril 2017? En Savoir Plus